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  • : border collie et brebis
  • : Voila un petit site pour vous présenter mes passions: Les animaux et leur dressage, tout particulièrement les border collie; mais également l'élevage de brebis et le métier de berger.
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  • anne
4 juillet 2006 2 04 /07 /juillet /2006 19:24

 

Céline et ses deux borders:

Alors pour etre plus précise, Voice border male de 2 ans (a droite), BeeBop femelle border de ??4mois environ (a gauche) et bien sur Céline femelle de 29 ans...je rigole...femme mure et équilibrée!

les chiens au travail:

Bee Bop de tous jeunes débuts histoire de voir et on a vu! Sur la photo un peu désorientée par le manque de mouvement des animaux, ca intimide...mais pas longtemps! Globalement je dirais beaucoup d'oeil donc a mettre sur des brebis mobiles pour créer le mouvement plus facilement et ne pas accentuer le défaut d'oeil...mais c'est tout jeune ca a le temps de changer!

 

Voice toujours pret! chien tres mobile et efficace

Faut rester zen et calme avec lui sinon il prend les choses en mains...logique ceci dit...

 

 Bee Bop

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12 juin 2006 1 12 /06 /juin /2006 11:26

La formation à l'école du merle se termine par une estive complète, la mienne c'est faite dans le parc du mercantour, au col de la Cayolle (au dessus de barcelonnette)dans les alpes de hautes provences.

L'année précédent cette estive j'avais passé mon été dans différents alpages des alpes allant voir et filer un coup de main à des bergers amis ou rencontrés lors de mon entretien à l'école du merle.

J'avais de ce fait deja gardé, soigné en alpages et avais déjà un apercu des difficultés rencontrées!

Avec l'éleveur, il était convenu que la premiere semaine il restait avec moi pour me montrer les limites de l'alpage et les petits trucs à connaitre dans cette montagne. Puis il venait une fois tous les quinze jours pour le ravitaillement en tout...nourriture pour moi, médicaments pour les brebis, pour les chiens,piles et toute chose qui ne viennent pas à l'esprit lorsqu'on est pas loin d'un bourg mais qui deviennent vitales lorsqu'on est a 2300 metres d'altitude,sans téléphone ni électricité!!

Je l'appelais du refuge un peu plus bas pour lui dire ce dont j'avais besoin.

Mi juin, me voila donc partie avec mon troupeau. Le départ était à Saint martin de Crau (13) le voyage s'est fait en camion jusqu'"en bas" de la montagne la suite s'est faite à pied...ce qu'on appelle la transhumance;

Pour moi la transhumance a été assez courte puisqu'elle n'a duré que 2 jours...mais que de souvenirs!

 

              troupeau en transhumance

Le troupeau comptait 1800 brebis Mérinos d'Arles appartenant à deux éleveurs. Toutes les brebis sont pleines a l'emmontagnage et, lorsque tout va bien, les agneaux naissent à l'automne une fois de retour en plaine...

Voici quelques photos de l'estive, de mes chiens là haut :

 le troupeau qui passe un ruisseau à mon sifflet...bon ok elles s'avent que c'est l'heure du sel..lol

 les brebis sont libres même la nuit à la couchade. Je mettais juste un filet droit pour leur faire croire qu'elles ne pouvaient pas monter seules...ca a marcher presque tout l'été! La chèvre marron, c'est clochette et c'est grâce à elle que j'ai eu du lait toute la saison (même trop, ce sont les chiens qui étaient content!)

 

Jeannette la chienne croisée colley que m'avait prêté l'éleveur en cas de pépin, Sheytan et moi. en contre bas (à gauche)on apercoit ma cabane et la où regarde les chiennes devinez...le troupeau.

Alors, c'est pas beau des mérinos d'Arles???

Souille veille...

Sheytan aussi!

 

Je suis restée de mi-juin a mi-septembre en alpage. L'éleveur aime a retourner garder quelques temps dans sa montagne cela lui rappelle ses débuts ou il gardait lui meme ses bêtes...

alors moi je suis redescendue mi-septembre avec le lot d'empoussées (brebis les plus avancées, allant mettre bas) constitué de 300 bêtes.

Descente à pied puis camion et retour à saint martin de crau à l'exploitation où j'avais donc en charge l'agnelage du lot. Quel bonheur de sentir la confiance totale de l'éleveur qui me confie cette tâche!

L'agnelage pour moi c'est le plus important et le plus passionnant! tout c'est bien passé ...c'était dure de lui rendre son troupeau...on se prendrait presque pour l'éleveur!! lol mais il me manque un paquet de connaissances alors j'ai accepté de le lui rendre pour le bien des brebis!! lol

Enfin c'est vraiment un gros résumé mais tout ca pour dire que :"la montagne ca vous gagne! et les brebis c'est le paradis!" c'est mon slogan favoris!

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11 juin 2006 7 11 /06 /juin /2006 01:30

Après avoir passé mon BTSAgricole, j'ai décidé d'aller gouter à la provence et au métier de berger transhumant.

J'ai donc fais l'école du Merle, située a salon de provence.

Cette école dure 12 mois, sur cette durée sont compris environ 6-8 mois de stage en élevage (essentiellement ovin viande).

Un stage d'agnelage, un stage de garde (en plaine, en crau ou en colines) et une estive complète.

Plus différents stages tels que maréchaleire/bourrellerie/animaux de bât; dressage chiens de conduite; visites d'estives etc... 

voici un article trouvé sur le net:

étude de cédric Tolley (http://adam.mmsh.univ-aix.fr)

Savoirs transmis dans l’institution : le cas de l’École du Merle

D’abord, en ce qui concerne les savoirs acquis lors de la formation de l’École du Merle, on peut observer quatre moments de transmission : les cours, les travaux pratiques, les stages en élevage et les discussions informelles. Lors des cours, plusieurs disciplines sont abordées, dont certaines imposées par la constitution en C.F.P.P.A. de l’école, visent la mise à niveau concernant les des disciplines élémentaires (mathématiques, français…), d’autres sont imposées par l’orientation agricole de l’école (agronomie, conduite éco-technologique d’une exploitation agricole), et les dernières, entérinées par le Conseil Régional, concernent directement l’objet de la formation (pathologie, pratiques d’agnelage, alimentation, anatomie ovine…). En dehors de la stricte matière enseignée, les cours représentent, à l’école, des moments privilégier pour transmettre un point de vue sur une conduite efficiente du troupeau. L’éclairage présenté par Michelle (principale formatrice et responsable de la formation) à l’occasion des cours apporte d’une part, une vision d’ensemble sur le travail du berger et le contexte dans lequel il s’exerce, les relations avec les éleveurs, les techniciens, les organisations étatiques (INRA, Région, Union européenne…) et les rapports de force dans lesquels il est inséré (rapports avec les associations d’éleveurs, rapports entre élevage extensif et élevage hors sol, friction avec le reste du monde agricole). Et d’autre part, il incite à penser les pratiques du travail comme un tout cohérent, où chacun des actes posés, l’est en relation avec une vision globale du troupeau, de l’élevage et de l’agriculture, dans l’optique idéale de l’écopathologie.

Au cours des travaux pratiques, la formation du Merle veut initier les stagiaires bergers au tour de main (FAVERGE : 1955). La formatrice montre les actes à accomplir sur le troupeau au gré des opportunités qu’offre l’élevage associé à l’école et, invite les stagiaires à les poser à leur tour. C’est ainsi qu’avec les autres stagiaires, j’ai appris à poser les actes élémentaires du travail du berger (faire les pieds, manier la seringue, poser les éponges de progestérone, retourner les brebis, désinfecter une plaie, couper la queue, castrer un jeune bélier, compter les brebis, droguer, marquer…). Il restait aux stagiaires à se réapproprier intimement, à intérioriser l’acte.

Les nombreuses rencontres suscitées par le passage au Domaine du Merle, d’éleveurs, de techniciens, de spécialistes et de bergers, permettent aux stagiaires, lors de discussions informelles, de confronter leurs idées à d’autres, venues d’ailleurs, et de s’éveiller à des pratiques différentes, éventuellement de « se définir contre ».

C’est ainsi qu’on peut dire que lors des activités qui ont lieu à l’École du Merle, les jeunes bergers acquièrent, en plus d’une certaine familiarité avec les actes de leur travail et d’une connaissance pointue des brebis et du troupeau (anatomie, maladies, soins, cycles, alimentation…), une vision globale du métier et du troupeau et, une réflexivité sur leur travail et le contexte de celui-ci. C’est en quelque sorte, comme si la médiation de la transmission des savoirs et des savoir-faire par l’école, induisait une distance presque ontologique entre le savoir et l’acte, entre le berger et son travail. Distance qui n’existe pas de la même façon dans les sphères traditionnelles de transmission des savoirs, car, comme l’indiquait Mendras, l’agriculture et les pratiques agricoles font intimement partie du genre de vie des paysans (MENDRAS : 1984). Nous voyons dans les pratiques et le fonctionnement de cette école qui, à contre courant des enseignements rigides, veut apprendre le tour de main et les ficelles du métier à ses stagiaires, l’organisation d’une société qui forme les jeunes à des modèles professionnels adaptés à ses besoins et ses idéologies.

Savoir-faire acquis hors de l’institution : au travail

La rupture est franche entre ces activités à l’École du Merle et le travail auquel les stagiaires sont confrontés sur les exploitations dans lesquelles ils effectuent leurs stages, et plus tard, sur les élevages dans lesquels ils sont embauchés. Car là, d’autres connaissances sont valorisées et, l’action, le bien faire, sont privilégiés par rapport au savoir. Là, l’habileté est traditionnellement endogène et, fait partie de la « mémoire collective » (LEPLAT & PAILHOUS : 1981), c’est ainsi que Berthelot relevait cette expression qui marque l’identité socio-historique : « on ne devient pas paysan, on est paysan » (BERTHELOT : 1985). Il faut encore noter que le rapport au savoir (traditionnel) dans la société pastorale intègre une dimension de pouvoir, à la fois parce que les savoirs transmis à l’intérieur du groupe sont jalousement conservés (CROZIER : 1963) et distillés parcimonieusement à la manière du modèle qui prévaut dans les corporations et, parce que les qualités reconnues au berger qui fait ses preuves au travail, sont attribuées en fonction du respect des normes du métier (TOLLEY : 2001, 2002).

Deux notions sont exaltées dans le monde des bergers de Provence : la garde et le biais. Et c’est principalement à la façon dont un berger garde le troupeau, lors des périodes destinées à cette activité, qu’il est évalué par ses pairs ou par son employeur. Pour être reconnu, le berger doit être capable de gérer les herbages de façon à ne pas les appauvrir et éventuellement à conserver une repousse pour plus tard. Il lui faut aussi pouvoir faire manger les brebis « à leur faim » pour qu’au terme de journée, elles soient « bien rondes et contentes ». La garde qui, a priori, semble une activité passive – le berger veille près du troupeau – est en fait une activité complexe et dont les contraintes sont en mouvement et évoluent avec la politique environnementale, les transformations techniques et les saisons. La notion de biais est directement liée à la pratique de la garde. Il serait difficile de dénombrer la multitude d’expressions liées au biais que, sur le terrain, on peut entendre en compagnie des bergers.

Au premier degré, on peut dire que le biais signifie la direction que prend le troupeau qui mange sur les parcours de plaine ou sur les quartiers de montagne. Au-delà, le biais recouvre un grand nombre de composantes que l’observation et la pratique permettent de cerner intimement. En ce qui concerne la montagne, dans les périodes d’intense chaleur les brebis ont tendance à monter vers les sommets pour rechercher la fraîcheur et dans les périodes plus fraîches, à descendre ; la topologie du terrain offre une série de « pièges » dans lesquels les brebis ne doivent pas tomber (limites d’un quartier, barre rocheuse, travers caillouteux…) ; le troupeau adopte tel ou tel type de comportement face aux obstacles ; le berger doit résonner le sens de marche des brebis dans la perspective de retrouver le troupeau à un endroit déterminé quand il y revient ; l’effectif du troupeau implique une certaine gestion du parcours. Tenant compte de tous ces éléments, le berger va devoir assigner un sens de marche aux brebis, les contraindre imperceptiblement à prendre telle ou telle direction. C’est ce que l’on appelle donner le biais. Dans le cas des troupeaux niolins décris par Ravis-Giordani, les brebis ne sont pas gardées de cette façon, et le berger ne leur donne pas de biais. Cependant, les troupeaux respectent, de jour en jour et d’année en année, des itinéraires saisonniers appelés « invistita » (RAVIS-GIORDANI : 1983), en quelque sorte, « ils prennent un biais ».

On dit d’un berger « celui-là il a pas le byay », d’un autre au contraire « c’est un berger, tu vois qu’il connaît le biais ». Lors de l’estive, le berger retrouve son troupeau le matin pour « lui donner le biais », on dit d’un troupeau qui n’est pas habitué à la montagne ou aux collines sur lesquelles il mange, qu’il « n’a pas le byay » ou au contraire lorsqu’un troupeau « connaît bien sa montagne », qu’il « connaît les limites », qu’il « a le biais ». Le berger, étonné de ne pas trouver son troupeau au lieu où il avait prévu de le rejoindre, dira qu’« il n’a pas pris le biais » ou « le bon biais ». On dit aussi d’une montagne très difficile (de nombreuses limites qui ne sont pas marquées par des frontières naturelles, des herbages ne sont pas entretenus…) que c’est une montagne qui n’« a pas de biais ». Dans le même ordre d’idée, un ami éleveur me disait : « Tu vois, j’ai pas peur de te confier les brebis. Parce qu’au pire, c’est elles qui te garent ». Ce qui signifie que son troupeau connaît si bien la montagne sur laquelle il mange depuis plus de dix ans, qu’il en connaît toutes les limites, qu’il connaît le biais et partant, que si je ne lui donne pas le bon biais, il le prendra de lui-même. Le grand nombre d’expressions liées à la garde et au biais, et plus généralement à tous les faits de la période d’estive, est un des indicateurs, outre de la complexité du travail, de la grande valeur qui lui est accordée. Exception faite des formules liées aux soins, qui sont pour une part, un produit empirique et qui, pour une autre part, ont été introduites par la médecine vétérinaire scientifique, on ne retrouvera pas une si grande diversité d’expressions pour désigner d’autres aspects du métier. L’immersion dans le travail de berger m’a montré que la pratique de la garde, tant valorisée chez les bergers transhumants, est une activité qui nécessite une vigilance de tous les instants et une appréhension fine – pour la plupart, presque « subconsciente » – des comportements d’un troupeau et de données environnementales complexes. Lors du travail ou durant les stages en exploitations, les apprentis bergers sont initiés, sur le tas, à cette pratique. C’est par l’expérience d’exercices souvent répétés qu’ils acquièrent intimement la « sensibilité au troupeau » et l’œil du berger. De sorte que, comme le décrit Faverge dans le cas du maçon, oubliant toutes les recommandations qui ont pu lui être faites, « brusquement, sans raison apparente, l’apprenti arrive à faire le travail » (FAVERGE : 1955, p. 143).

Cependant, pour en arriver là, l’apprenti doit traverser une épreuve importante : il doit faire la preuve de sa qualité de passionné pour les brebis. L’idée de passion très présente chez les bergers (présente au point qu’elle est presque systématiquement présentée comme la raison qui mène à exercer le métier de berger), implique notamment celle de la conformité aux normes du métier. La passion ou ce que, dans « Travail et rapports sociaux chez les bergers transhumants », j’appelais « le discours sur la passion », hiérarchise la société pastorale de Provence. Car, en effet, certains ont le pouvoir de décréter qu’untel ou untel ont ou n’ont pas la passion des bêtes. Celle-ci structure la communauté des bergers entre ceux qui y sont pleinement inclus et ceux qui, d’une façon au d’une autre, restent à sa marge. Sans doute est-elle plus étendue, mais l’expression de la pression à la conformité aux normes de la communauté pastorale que j’ai pu observer, tient principalement en l’acceptation des conditions de travail et d’emploi. Un berger qui viendrait à se plaindre du nombre d’heures que requiert son travail, pourrait être pris en défaut de faire passer son confort avant celui des bêtes, de ne pas avoir la passion. Ainsi, c’est quand l’apprenti berger a intériorisé ces normes, est considéré comme fidèle (au sens corporatif du terme) et reconnu comme passionné, qu’il peut espérer être intégré à la communauté, au mieux avec un statut proche de celui de fils de la famille (CHAIX : 1985), et qu’une transmission efficiente des savoirs a le plus de chance d’aboutir.

On voit donc que, contrairement à l’école qui a une volonté de qualification des ses stagiaires et qui apporte, en plus des savoirs qu’elle transmet, une réflexivité du berger sur son travail, la formation sur le tas ou, plus simplement, en exploitation, est un processus par lequel, en plus d’une appropriation intime des « actes » du travail, les apprentis intériorisent des normes et apprennent à faire correspondre leurs « attitudes » avec celles qu’on attend d’un berger.

En outre, on retrouve là, une sorte de conflit de légitimité entre les normes endogènes et les normes exogènes dont la communauté des bergers et l’institution scolaire sont respectivement porteuses. Mais il s’agit là de questions complexe qui font actuellement l’objet de travaux.

 Vers une différenciation des pratiques ?

Il est difficile de différencier les pratiques d’un berger issu de l’École du Merle de celles de celui qui n’en est pas issu. Il semble, en fait, qu’il n’y ait pas de différence notoire au niveau stricte de l’acte. Une distinction est néanmoins perceptible en ce qui concerne le discours – ou l’absence de discours – sur la profession est sur les procédés.

On peut, en effet, observer l’utilisation de techniques similaires chez les bergers issus de l’École du Merle ou d’autres institutions scolaires et chez ceux qui ont été formés sur le tas. Mais plus fondamentalement, c’est le regard que ceux-ci posent sur ces pratiques qui diffère. Prenons, dans le registre des soins, l’exemple significatif de deux bergers. Alphonse, formé sur le tas et idéologiquement très attaché aux « valeurs traditionnelles », pratique couramment le nœud de fixation pour combattre les infections pulmonaires de l’agneau. Alors qu’un matin nous donnions du foin au mères et aux agneaux, il dit en parlant d’un jeune agneau : « celui-là, y tape », ce qui signifie qu’il bat des flancs, signe caractéristique de difficultés pulmonaires. Il attrape l’agneau et lui fait un nœud de fixation à la queue en m’expliquant ses gestes et en ajoutant : « comme ça, dans deux jours il est sur pied ». Pour Alphonse, la relation est immédiate : l’agneau est couché sur le flanc, apathique, et le fait qu’il tape, le convainc que celui-ci souffre d’une infection pulmonaire, le traitement qui marche c’est le nœud de fixation, « dans deux jours il est sur pied ». A l’occasion de la foire pastorale de Saint Martin de Crau, lors d’une discussion au sujet des soins, entre Michelle (responsable de la formation à l’École du Merle) et Christine (bergère issue du Merle), Michelle évoque la pratique qui consiste, en cas d’infection de l’œil, à perforer l’oreille pour y passer un morceau de cuir. Et Christine de s’exclamer « bien sûr que ça marche, c’est un abcès de fixation comme un autre ». L’abcès de fixation commun, premier dans les catégories bergères, est celui provoqué par le nœud de fixation pratiqué à la queue. Quel que soit leur parcours, rares sont les bergers de Provence qui ne le pratiquent pas, ou du moins, qui ne le connaissent pas. Et dans le cas d’infection de l’œil comme dans le cas d’infection pulmonaire, Alphonse et Christine procèdent tous deux par abcès de fixation. Mais comme c’est illustré par cet exemple, tous n’en ont pas la même perception. Ainsi, pour Alphonse, le nœud de fixation, « ça marche » pour l’agneau qui tape et, le morceau de cuir à l’oreille, « ça marche » pour l’œil blanc. Sa démarche est procédurale et linéaire, il va du symptôme au traitement en passant par la maladie. Alors que Christine procède par catégorisation. Les symptômes renvoient à des pathologies dont les vecteurs sont connus (dans les deux cas cités : l’infection bactérienne). Et les causes renvoient à des catégories de traitements appropriés. Le nœud de fixation à la queue comme le morceau de cuir à l’oreille appartiennent à la catégorie des abcès de fixation, dont la particularité est de provoquer une migration de l’infection des parties touchées vers une extrémité du corps. Et nous voyons comment le nœud de fixation de Christine n’est pas, « cosmologiquement » parlant, le même que celui d’Alphonse.

Un autre exemple, qui renvoi plus distinctement encore à l’opposition cosmologique entre moderne et traditionnel, est celui illustré par Jean-Pierre Darré dans « Les difficultés de la coopération entre chercheurs et éleveurs » : Lors d’une rencontre entre un éleveur bovin de la Garonne et un chercheur de l’INRA-SAD de Toulouse, ce dernier, ayant constaté que l’éleveur avait opté pour l’achat de Minérol à additionner, pour l’alimentation de ses bêtes, à de la paille qu’il possédait par avance, s’interroge sur ce choix plutôt que sur celui de l’achat de foin dont le coût aurait été comparable à celui du Minérol. Darré relève qu’alors que le chercheur résonne (au futur) sur le but à atteindre : « assurer une ration permettant à la vache de produire du lait », l’éleveur, lui part de « ce qui est là ». La question, pour ce dernier, n’est pas « qu’est ce qui assure la meilleure ration ? », mais « comment utiliser ce que j’ai à leur donner ? » (Darré : 1994, p. 150). Il faut remarquer, ici, une différence fondamentale de conception entre l’éleveur et le chercheur. On trouve dans l’idée d’acheter, au même prix, un aliment de meilleure qualité, la trace d’une optique productiviste ou « rationaliste » qui accepte de gaspiller la paille qui est là, parce que ça ne coûte pas plus cher et, dans la conception qui induit un raisonnement « à partir de ce qui est là », celle de l’emprise du besoin et de la valorisation des produits propres aux sociétés d’autosubsistance décrites par Mendras ou Jollivet. Il s’agit bien, ici, d’une différence de point de vue de la même nature que celle qu’on décèle entre les points de vues du berger issu de l’École du Merle et du berger traditionnel, selon le clivage entre moderne et traditionnel.

Transition d’un mode traditionnel de transmission des savoirs vers un mode moderne

Comme Mendras qui énonce la mutation des exploitations agricole en entreprises capitalistes, Marcelle Stroobants montre, avec Lafont et Leborgne, que dans le monde artisanal « le déclin de l’apprentissage traditionnel, le développement de rapports de sous-traitance ou de dépendance économique – l’industrialisation des procédés, la médiation des promoteurs entre la clientèle et l’artisan, sont autant de signes évidents que "l’entreprise artisanale devient capitaliste". Seules l’organisation et la division du travail gardent des apparences d’une survivance archaïque, dans la mesure où l’habileté professionnelle des travailleurs y conserve une place importante ». (STROOBANTS : 1993)

Nous voyons, en effet, que tant dans le monde artisanal que dans le monde rural et en particulier pastoral, la transition d’une économie traditionnelle vers une économie capitaliste s’accompagne d’un changement du mode de formation. Mendras montre que cette transition, dans le monde rural, se traduit par l’intégration de la production paysanne dans la chaîne agroalimentaire de la société englobante dont elle devient dépendante. En même temps apparaissent des techniciens et des spécialistes qui se mobilisent pour améliorer la productivité des exploitations agricoles, dans l’optique d’une production à destination de la société globale. De ce fait, un savoir exogène généré dans les villes, intègre les campagnes et se mêle aux savoirs traditionnels qui y prévalaient jusque là. De plus, l’exode rural qui sévit dans les campagnes, associé, plus récemment, à une certaine idéologie écologique (évoquée par Jollivet et Barrué-Pastor (JOLLIVET : 1997)), induit que le métier se reproduit de moins en moins dans la communauté rurale et, que de plus en plus de jeunes bergers sont issus des villes. C’est dans ce contexte, et avec l’apparition du salariat qui requiert la qualification des travailleurs (ALALUF : 1986), que le mode de formation scolaire commence à accompagner l’activité agricole et à participer au mouvement de professionnalisation du métier de berger. L’importance grandissante du type de formation scolaire réforme sensiblement le rapport au savoir des nouveaux bergers en lui apportant d’une part, cette dimension réflexive évoquée plus haut et, d’autre part, un lien plus étroit avec les connaissances scientifiques de l’économie, de la médecine et de l’agronomie qui, comme le montre Reboul, procède à la fois d’une expérience accumulée empiriquement par des générations de paysans et de celle faite par les scientifiques (REBOUL : 1985). De plus, l’apprentissage du travail de berger salarié dans le cadre institutionnel, apporte aux nouveaux bergers un éclairage sur les rapports sociaux dans lesquels ils sont pris. Et ce changement, qui certes retire au métier une part de sa dimension intime et de son caractère paysan, est un des vecteurs de l’amélioration des conditions de travail et d’emploi des bergers. Cette transformation ne va cependant pas sans poser un certain nombre de problèmes, en particulier du point de vue des bergers et des éleveurs de l’ancienne génération. D’abord, on constate un conflit de légitimité entre l’institution scolaire qualifiante et le mode de formation traditionnel, sur le tas. Les éleveurs, installés de longue date et, le plus souvent, formés selon le mode traditionnel, qui ont suivi le long chemin qui mène à la reconnaissance par leurs pairs et, à la réputation de bon berger, ne sont pas prêts à céder aussi facilement le pouvoir « de maître » (pour reprendre le langage des corporations) qu’ils ont acquis. La légitimité d’évaluer les jeunes, le pouvoir de leur faire une place dans la communauté des bergers, leur sont reconnus par la position d’ancien et de bon berger qu’ils occupent dans la hiérarchie pastorale et, ils ne voient pas d’un bon œil que des institutions extérieures, au moyen de l’attribution d’un « bout de papier », viennent leur ravir ce droit exclusif. Ensuite, mais cela en découle, les savoirs empiriques, ceux que bien des ethnologues nomment les secrets de berger, étaient habituellement transmis aux plus jeunes dans le cadre de la famille ou de la communauté villageoise. Une relation identitaire et un lien fort de fidélité étaient nécessaires pour qu’un bon berger délivre ses secrets, en particulier en ce qui concerne les savoirs à caractère magique, les vertus des plantes de montagne et les remèdes mécaniques. Ceux-ci restent largement inconnus des spécialistes et des techniciens dont les références demeurent celles de la médecine vétérinaire scientifique et de la conduite « rationnelle » des exploitations agricoles. Et ces savoirs traditionnels, loin d’être désuets – au vu des préoccupations environnementales actuelles – tendent progressivement à être oubliés depuis que le mode traditionnel de transmission, dans un cadre identitaire rural, est rompu. Il reste que l’école, qui cherche à faire la synthèse entre formation traditionnelle et formation institutionnelle, semble, petit à petit, devenir un des facteurs d’intégration dans le monde des bergers. Et, que par la pratique des stages en exploitation qui se structure et qui trouve une demande tant chez les éleveurs que chez les bergers en formation, tend à consolider l’assise de l’école dans la société pastorale, et à lui faire gagner en légitimité.

 

 

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10 juin 2006 6 10 /06 /juin /2006 00:51

                                V'Jazz  lou pastre de la vallière:

Père: TEMPO of Kildare (ISDS 264158-LOF 15804/2057)

Mère: ROSAM du Val d'Ecouves (LOF 10232/2076)

Grand père paternel: JIM (ISDS 234550)

Grand mère paternel: MEG (ISDS 235684)

Grand père maternel: E'MOSS (LOF 2470/386)

Grand mère maternel: IRIS de folichon (LOF 4185/852)

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10 juin 2006 6 10 /06 /juin /2006 00:50

                                                 Sheytan

Père: LOUCKOU MABOMBE (LOF 005373/00864)

Mère: ROSAM du val d'écouves (LOF 010232/02076)

Grand père paternel: JERRY (LOF 004154/00664)

Grand mère paternel: JEAN (LOF 004920/00926)

Grand père maternel: E'MOSS (LOF 002470/00386)

Grand mère maternel: IRIS de folichon (LOF 004185/00852)

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10 juin 2006 6 10 /06 /juin /2006 00:49

Tout d'abord, Souille, femelle bleu merle de 5 ans, la plus vieille du trio et la chef'taine.

Souille est venue en estive avec moi, c'est une chienne qu'il faut connaitre mais une fois qu'elle a confiance, donne tout! entre nous le lien est fort, tres tres fort...

Au départ elle avait un exces d'oeil qui l'a rendait quasiment inutilisable mais avec le travail elle a appris a être mobile et tres efficace. En estive avec les 1800 brebis elle se debrouillait comme un chef!

aujourd'hui elle travaille toujours mais a plus petite dose car elle a été opérée et est donc plus fragile, je la préserve mais lui accorde le droit de travail pour son équilibre et puis dés fois heureusement qu'elle est la pour me filer un bon coup de pattes!

Souille c'est le chien assis sur mes pieds

souille (photo de Olivia)

Puis Sheytan est arrivée, Souille avait alors un an.

Sheytan vient de chez Jean Baptiste Gandrille un ami de longue date.

Sheytan est une femelle noir et blanche de 4 ans, elle a beaucoup de jus mais a appris a le canaliser. C'est une chienne avec qui j'aime bien travailler elle manque un peu de puissance a mon avis mais elle a su se rendre utile deja toute jeune en estive, elle a appris a compenser son manque de puissance en jouant sur la mobillité (la maline!)

On a commencé les concours l'an passé ensemble en inter races en 2 et elle s'est pas mal debrouillée et cette année on s'est lancé dans les spécial border et franchement je ne m'attendais pas a ces résultats..je suis ravie, on progresse!

Sheytan

Sheytan a l'entrée en parc (rambouillet 2006)

 

 

Et voila le dernier, Jazz, male noir et blanc (noir et gris plutot...) né le 5 novembre 2004.

Jazz vient de chez Jean Baptiste gandrille (comme sheytan) il a la même mère que sheytan.

Jazz est un chien tres calme et posé. Tres sure de lui, il est puissant mais l'oeil est présent également...bref, en toute objectivité...il frise la perfection! lol

En tous les cas, je me régale a travailler avec lui et je pense que c'est réciproque!

Nous avons commencé les concours spécial border cette année, en même temps que sheytan, et je suis ravie de ses résultats meme s'il y a encore beaucoup de chose à régler!

Jazz (photo de Olivia)

Jazz au travail

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9 juin 2006 5 09 /06 /juin /2006 00:27

Peu avant la mort de goliath, on m'a offert ma premiere border pour mes 20 ans, nommée Keaton.

Que d'émotions pour moi, ayant decouvert cette race de chiens plusieurs années auparavant à un salon du cheval lors d'une démonstration de travail sur troupeau...ce chien réflétait pour moi l'idéal!

Je faisais des études agricoles et cotoyais beaucoup de fermes ovines (tres peu par chez moi avaient de chien de troupeau) donc cela pouvait m'être utile et puis cette énergie maitrisée, cette beauté du travail et cette passion qu'ils ont...bref tout chez ses chiens me plaisait (et me plait encore!)

keaton était une chienne passionnée par le troupeau mais j'ai mis du temps avant de pouvoir canaliser toute son énergie.

C'était une chienne avec, je pense, un potentiel énorme malheureusement je l'ai perdu tres tot, à l'âge de 2 ans et demi...a priori due a une malformation cardiaque selon le véto...

NAN (la bleu, fille de Jules à pascal Cacheux) et IAGO (frère de portée de IOLITA à Patrick LEROUX) les parents de Keaton avec leur propriétaire mr Cousteix.

Les 6 femelles de la portée a 3 semaines; Keaton est la 2nde en partant de la gauche(déjà en train de cavaler!)

Keaton a 1.5 an dans ses (nos) débuts au troupeau.

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8 juin 2006 4 08 /06 /juin /2006 00:20

Mon premier chien était un labrador noir nommé Goliath, j'avais 11 ans lorsque je l'ai eu.

j'ai pratiqué pendant 8 ans l'agility avec lui, pas a un grand niveau du tout...il m'en a fait voir et puis faut avouer que des erreurs d'éducation il y en a eu un paquet avec lui!

Mais toujours est il qu'il m'a appris énormement sur le chien et c'est grace a lui que la passion est née...

Goliath a un an (et moi 12 ou 13ans..) à l'une de ses premières démonstration d'agility

Portrait...pas mal pour un chien non LOF non?! lol

Goliath l'éternel joueur dasn l'océan...

Occupation favorite, la rando! Ici au tour du mont Blanc, cani rando de une semaine...inoubliable..

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